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vendredi 9 novembre 2012

Savoir parler à son corps



           

Naissance 21 avril 1961, Neuilly-Sur-Seine
France
Décès 24 juillet 2011, Fécamp,Seine-Maritime
France


                                        

Professeur de psychiatrie clinique, le Dr David Servan-Schreiber a fondé et dirigé un centre de médecine complémentaire à l’université de Pittsburgh, aux Etats-Unis.
Il est l’auteur de Guérir (Pocket, 2005) et Anticancer (Robert Laffont, 2007)


Voici un extrait :

Laissez-vous guider par vos sensations. Vous êtes dans votre cuisine, au printemps. Laissez-vous aller à imaginer l’heure de la journée, la cuisinière, l’évier, les placards.
Vous entendez peut-être le frémissement discret du réfrigérateur. Sur la table, votre attention se porte sur une belle orange. Grosse, gorgée de jus, elle repose sur la planche à découper.
Vous la prenez dans la main et sentez son poids, la texture de sa peau brillante, la finesse de ses petites crevasses régulières. Avec un couteau aiguisé, coupez délicatement un large quartier.
Remarquez le jus sucré et parfumé qui perle et s’écoule sur la planche.
Notez aussi le blanc brillant de la pulpe qui contraste avec l’orange de la chair.
Maintenant, imaginez que vous portez ce quartier à votre bouche, et sentez la fraîcheur de son parfum.
Vous commencez à saliver et vous mordez doucement dans la chair qui libère son jus doux et acide dans votre bouche.
Vous venez de faire « l’exercice de l’orange juteuse ».
Il fait saliver presque tous ceux qui s’y prêtent.
C’est un classique des cours d’introduction à l’imagerie mentale, une technique d’hypnose modernisée, destinée à faciliter le contrôle des fonctions du corps.

La simple évocation d’images suffit à déclencher une réponse physiologique sur laquelle votre volonté, pourtant, ne saurait pas agir.
Dans ce cas, il s’agit du flot de la salive, mais il est possible d’agir sur bien d’autres fonctions, comme la motilité de l’intestin ou la coagulation du sang.



Les organes qui régissent notre santé – le cœur, les vaisseaux, l’intestin, les glandes qui sécrètent les hormones, etc. – sont soumis à l’influence d’une partie du système nerveux que l’on dit autonome, précisément parce qu’elle n’est pas sous l’emprise consciente de notre volonté. En revanche.

ils réagissent au quart de tour à nos émotions et à… notre imagination ! Les images, les histoires, les rêves agissent facilement sur notre physiologie.

Les grandes traditions médicales (avant la nôtre) l’ont compris, et sont devenues expertes dans l’accès au corps par l’imaginaire, Au point, pour certaines, de l’utiliser comme l’intervention principale de leur système de soins.

Les études modernes ont confirmé que l’on peut, par exemple, réduire les saignements de 30 % pendant un acte chirurgical, en laissant le patient imaginer qu’il contrôle les valves de petits robinets par lesquels afflue le sang dans la région ouverte.


           

Il est possible, aussi, de faciliter le passage de l’air dans des bronches obstruées par l’asthme en faisant imaginer au patient un aspirateur miniature qui nettoie les tubules bouchés ; ou de réduire la douleur et la durée de l’accouchement en faisant imaginer les contractions comme des vagues bien intentionnées qui amènent, une à une, un précieux petit bateau au port.
Le secret du langage du corps est simple : que ce soit un thérapeute qui le fasse ou que l’on apprenne soi-même à se parler, il faut éviter tous les mots compliqués ou abstraits qui demandent un effort de compréhension.
Au contraire, il faut utiliser des scènes concrètes, simples, comme si l’on racontait une histoire à un enfant de 4 ans, où tout se passe en images.
C’est par les sens – l’évocation d’images, de sons, de parfums – que l’on peut pénétrer dans l’imaginaire du corps et influer sur lui.

L'avez-vous déjà lu?
Qu'en pensez-vous??


Amicalement, Martine

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